Le Konbitisme a Livres en Folie

Une personnalité progressiste, une écrivaine que caractérise une vision généreuse et inclusive pour Haïti, Madame Odette Roy Fombrun a célébré ses cent ans au mois de juin.

Son œuvre est prolifique et diversifiée, touchant  donc beaucoup de genres : histoire, géographie, contes folkloriques, ouvrages pour enfants, textes politiques et j’en passe… Elle est membre de la prestigieuse Société Haïtienne d’Histoire et de Géographie dans le cadre de laquelle elle a contribue plusieurs ouvrages.  Certains de ses textes sont bases sur la recherche comme ses études sur les tainos ou amérindiens d’Haïti.

Fondamentalement, Odette Roy-Fombrun veut – à travers son approche : le konbitisme– proposer des solutions aux nombreux problèmes du pays. Comme elle l’écrit elle-même : le konbitisme prêche l’union nationale. Il a deux volets qui sont la coopération et la participation : « seule une grande konbite  nationale et internationale conjointe peut assurer la survie d’Haïti ».

Elle s’évertue  à suggérer des voies susceptibles de mettre fin aux exclusions, d’unir nos trois sociétés: citadine, paysanne, diaspora. Sa vision est exprimée dans diverses publications parmi lesquelles: Solutions pour Haïti, Konbite Solidarité Nationale – Contrat social et un projet de tourisme rural susceptible de protéger l’environnement, de dynamiser la paysannerie et de produire la richesse indispensable au développement. Son cri le plus récent a été en faveur du ramassage des détritus qui jonchent les rues de Port-au-Prince.

Comme bien d’autres contributions, le Konbitisme dont l’auteure est revenue inlassablement  à la charge à chaque occasion est reste lettre morte même si la prestigieuse Madame Roy-Fombrun en était la porteuse.  L’approche ne s’est jamais concrétisée en politiques publiques pour améliorer les conditions d’existence de la population.

La centenaire était invitée d’honneur à la foire du livre haïtien : Livres en Folie, avec Makenzy Orcel, un jeune écrivain plein de talent.  17 mille participants – surtout des jeunes- aux jardins du MUPANAH a la mi-juin. La fascination du livre – écriture, publication, lecture – n’est plus a mettre en doute en Haïti quoiqu’on en recherche encore les raisons dans ce pays a forte proportion de gens qui ne savent ni lire ni écrire. Il faut croire que l’image de l’écrivain – celle d’un Dany Laferriere ou d’un Philippe Dalembert –  attire les jeunes qui s’identifient a eux et voudraient comme eux réussir leur vie grâce a la maitrise des mots et de l’art de raconter des histoires ou de faire des recherches. Et c’est vrai, certains sont bien récompensés pour leurs efforts. Ils ne sont pas nombreux. Et on est un peu inquiet de savoir ce que deviendront ces aspirants  écrivains face a ce phénomène de masse qui favorise l’émergence de beaucoup d’auteurs (147 nouveaux livres cette année).

Par ailleurs, notons en fin juin trois voyages officiels importants pour renforcer les coopérations bilatérales : il s’agit d’une série de rencontres en République Dominicaine pour apprendre de leur expertise en matière d’agriculture,  de visites à Montréal pour renforcer la coopération avec le secteur éducation et de l’interaction avec Mike Pence, le vice-président des Etats-Unis, sur l’immigration, la lutte contre la corruption, la Police Nationale et d’autres sujets tels que les investissements étrangers pour créer des emplois.     Ces trois rencontres devraient être prises au sérieux par le gouvernement ; mais le seront-elles ?

19 juin 2017.