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VOICI LA PREFACE DU LIVRE QUE JE PREPARE ACTUELLEMENT: EVOCATIONS DE MON PASSE, MES ANNEES PARIS ET NEW YORK   Leave a comment

Préface
Dans le premier volume des ces “Evocations de mon Passé », publié en anglais, je me suis référé à mon enfance et à mon adolescence, remémorant les moments significatifs et essentiels de mon vécu dans ma ville natale du sud d’Haïti, Les Cayes.

Ce deuxième volume, publié en français, commence avec l’histoire de mon départ pour les Etats-Unis où ma famille avait émigré au milieu des années soixante.
J’y raconte mes années à Paris comme étudiante et militante politique et celles passées à New York luttant pour devenir l’intellectuelle et la professionnelle que j’aspirais à être. Ce fut loin d’être facile. Si, en Haïti, il y avait un « brain drain », comme on dit, une fuite des cerveaux, les Etats-Unis n’avaient pas de place pour tous ceux et celles qui venaient s’y installer espérant y réaliser leurs vies. Les médecins, oui ; ils en avaient besoin de même que les infirmières et les techniciennes de laboratoire. Mais pas les chercheures et les psychologues. Il y en avait chez eux et s’ils en importaient un certain nombre, ils ne venaient pas d’Haïti.
Les immigrantes haïtiennes étaient aussi accueillies à bras ouverts et dans leur majorité comme gardiennes d’enfants, femmes de ménage et travailleuses des manufactures. On leur permettait de gagner leur vie de cette façon-là. Ou encore dans le secteur financier ou bancaire pour les plus douées ; peu importait leurs rêves et ce qu’elles avaient dans la tête comme matière grise. De plus, l’ignorance de la langue anglaise constituait un facteur important qui renforçait notre marginalisation et notre isolement.
Pour s’insérer en qualité d’étudiante, il aurait fallu avoir de l’argent et il aurait fallu connaître tant soit peu le système éducatif américain. Aussi, me rendis-je à Paris où je maîtrisais plus ou moins la langue et l’université était gratuite. Je savais que je pouvais, là-bas, recevoir une éducation de qualité, à très bas coût. De fait, en plus, j’y rencontrai mon compagnon de vie et y fis des choix philosophiques, politiques et autres qui devaient modeler le reste de mon existence. Il s’agissait là d’une décision fondamentale.
Après trois années passées à La Sorbonne, je revins à New York pour y travailler car Paris ne m’offrait pas cette option. Je raconte dans ce livre les péripéties de ce long parcours dans la ville de New York où, au bout du compte, j’obtins satisfaction dans ma quête d’une carrière professionnelle.
Parallèlement à mes études et mon travail, j’avais opté pour la militance politique, ne pouvant rester indifférente face à la dictature duvaliériste et à la situation économique désastreuse d’Haïti, mon pays natal. Je pris ma militance très au sérieux et j’optai de faire partie d’organisations politiques de gauche. Ce fut là aussi un choix fondamental et décisif qui, comme on le verra, a marqué profondément ma vie jusqu’à ce jour.

Posted November 21, 2012 by maryseroumain7 in Uncategorized