Archive for March 2011

NOTE A MON FRERE. DATANT DE 2005.   2 comments

8 aout 2005
Hello :
Hier, pour ma fete, nous avons été faire nos cheveux à Beautiful Hair, chez la coiffeuse dominicaine du Lower East Side. Revenues à la maison, nous avons préparé du taboulé : une salade de couscous avec des tomates coupées en dés, du persil et de la feuille de menthe finement hachés, du jus de citron et de l’huile d’olive, que nous avons mangée avec des côtelettes de porc sautées. Le mets était accompagné d’un bon rosé, d’une bouteille de vin blanc et d’une bouteille de champagne français.

Sur le Net, je suis tombée sur la nouvelle de la mort d’Ibrahim Ferrer, le chanteur cubain. Il est mort d’une entérite dans la quatrevingtaine. Du coup nous avons mis la musique du film Buena Vista Social Club et nous avons dansé au son d’El Carretero, Candela, Dos Gardenias Para ti. Le mari de ma fille avait l’air un peu perplexe devant ce débordement d’énergie. Je lui ai demandé si celle-ci ne s’était jamais auparavant laissé aller à danser comme une folle au milieu du salon après avoir bu deux verres de vin.

J’avoue avoir moins peur de vieillir et je ne perds pas l’espoir de pouvoir vivre une vie plus productive et plus apaisée.

Posted March 27, 2011 by maryseroumain7 in Uncategorized

JE DEMENAGE APRES L’INCENDIE. AUTRE LETTRE A MON FRERE   Leave a comment

Lettre #21
A mon frère :
J’ai bel et bien déménagé ! Demain mardi 20 juillet, cela fera trois semaines depuis que je suis dans mon nouvel appartement. Ouf ! Régine et moi nous prenons plaisir à le décorer. Nous avons trouvé à acheter un grand miroir antique avec un encadrement en bois sculpté que nous avons placé au-dessus du sofa-lit au salon. Nous avons aussi fait l’acquisition d’étagères par chères sur lesquelles nous avons rangé des livres et quelques objets de décoration. J’ai accroché mon Manès Descollines et mon Garibaldi de même que ton collage et un poster de Georgia O’keefe.
Je m’installe dans ma nouvelle routine : 2 moitiés de journée+ une journée entière (le samedi) de travail à la bibliothèque, 2 moitiés de journée à l’hôpital pour mon bénévolat. Le reste du temps chez moi.
C’est quand même mieux qu’à l’avenue Ash. Je peux avoir du monde à venir dîner et ils n’auront pas peur de prendre l’ascenseur.
Depuis le temps que je travaille à la bibliothèque (1 mois et demi) je n’ai pas eu l’occasion de monter au troisième étage pour voir ce qu’ils ont comme collection de livres français et haïtiens.
Hier, j’y suis allée pour la première fois. J’ai vu la collection de livres français mais je n’ai pu repérer les livres haïtiens s’il y en a, à part Edwidge Danticat dans la section Litérature. Il est vrai qu’il y a une toute petite communauté haïtienne habitant le quartier. J’ai emprunté A la Recherche d’une Patrie, une biographie d’Aime Césaire de Georges Ngal. Je ne connaissais pas ce dernier, je veux dire Ngal bien entendu. On le décrit comme romancier, essayiste et critique littéraire. Il a publié entre autres Le Vol du Discours Africain, L’Errance et Césaire. J’ai appris en le lisant que Césaire a été guéri comme par enchantement de son bégaiement pendant sa première visite en Haïti. Césaire qui a écrit un livre sur Toussaint Louverture et un autre sur le roi Christophe et puis le fameux Cahier du Retour au Pays Natal et Et les Chiens se Taisaient, fait partie du mouvement de la Négritude et de l’école surréaliste. « Son écriture », écrit Ngal, « est scandée comme le jazz et le Tam Tam ». Il a été influence par Rimbaud, Lautréamont, Aragon, Breton etc. Cependant, écrit Ngal « la source principale de Césaire reste l’expérience collective du Nègre dans le temps et dans l’espace (histoire et diaspora negres) ; la situation concrète du Nègre de la Martinique, les lynchages du Mississipi, les traquages des esclaves dans les savanes et forêts de l’Afrique ». Je parle de millions d’hommes, écrit Césaire, a qui on a savamment inculque la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme.
Senghor, Césaire, Damas, Price-Mars, Jacques Roumain, Langston Hugues etc. Quelle époque que ces années de la Négritude ! Mais est-on condamné à faire de la littérature sur les souffrances de l’homme noir ?

Posted March 2, 2011 by maryseroumain7 in Uncategorized