Archive for February 2012

LE RETOUR A LA SOURCE- RECIT AUTOBIOGRAPHIQUE. CHAPITRE XIX   1 comment

DIX-NEUF

Je n’eus point par la suite des nouvelles de tout ce beau monde malgré leurs promesses initiales.  Ce fut Henri qui m’aida. Il était le directeur du Conseil Haïtien des Centres Communautaires et je lui avais envoyé mon CV.

 

De fait, je n’étais point capable d’un travail régulier car il m’était resté des séquelles de ma maladie.  En particulier, si la dépression était considérablement réduite et contrôlée par les médicaments, il restait de l’anxiété qui me tenaillait à chaque fois que je me retrouvais seule dans l’appartement, il restait aussi l’anticipation des attaques de panique et j’avais donc très peur.  J’étais aussi incapable de me déplacer sauf en taxi car j’avais peur de prendre le métro ou l’autobus toute seule…

 

Je n’étais pas très réaliste dans ma recherche de travail…

 

Henri, malgré sa bonne volonté, avait été incapable de me créér une position à son bureau car il n’avait pas le budget correspondant.  Il eut l’idée de me faire travailler sur un projet de subvention en éducation primaire que je pourrais diriger.  Et bien que nous n’eussions obtenu l’argent escompté, il me rénuméra pour ma participation.  Donc, ce plan finalement échoua lui aussi.

Posted February 29, 2012 by maryseroumain7 in Uncategorized

LE RETOUR A LA SOURCE – RECIT AUTOBIOGRAPHIQUE- CHAPITRE XVIII   Leave a comment

DIX-HUIT
Je donnai rendez-vous à mon amie Chantal au coin de St Marks Place et de la troisième avenue. Ce n’était pas loin du métro.

Comme je l’attendais debout devant le brownstone où habitait Régine, je crus la voir venir de loin. Elle était reconnaissable avec ses cheveux en afro bouclés. J’allai à sa rencontre.
– Entrons au Café Orlin, lui dis-je.
Nous nous sommes assises à une des tables qui donnait sur la rue ensoleillée et je lui recommandai une Stella.
– J’ai adopté la bière Stella. Elle n’est pas amère et a bon gout.

Le café Orlin était plein de ces gens d’East Village qui passaient leur temps à manger dans des restaurants.
– Voilà. Je suis revenue d’Haïti et je cherche de l’emploi. Quelqu’un m’a conseillée de te contacter car tu serais membre de plusieurs conseils d’administration et que tu aurais des contacts avec des gros bonnets dans l’administration publique de la ville et de l’Etat de New York.
– Comment t’y prends-tu pour trouver à travailler ?
– J’ai été sur le site d’Idéaliste et sur celui de la Foundation Center et j’ai envoyé une vingtaine de résumés à des institutions qui cherchent des gens ayant mon profil…Entre temps, je fais du bénévolat…
– Ce n’est pas la bonne façon de s’y prendre. Ce qu’il faut, c’est envoyer un e-mail aux gens qui te connaissent et avec qui tu as travaillé avant d’aller en Haïti. Tu peux leur expliquer la situation, ils pourront t’aider. On s’adresse à eux quand on a besoin d’une Haïtienne qualifiée…

Avec Chantal, je continuai à parler de choses et d’autres. Mais nous avons évité de parler politique car nous n’étions pas dans le même camp. Elle était lavalassienne, partisane du prêtre Jean-Bertrand Aristide qu’elle percevait comme étant un leader « de gauche » alors que j’étais un peu effrayée de son idéologie anarcho-populiste et de ses penchants pour la Démocratie directe.

Sur les conseils de Chantal, j’écrivis aussi un e-mail à l’intention de mon amie N. qui travaillait à l’université Harvard :

Je la remerciais de m’avoir téléphoné il y avait de cela deux années tout en omettant de lui dire qu’à ce moment là je n’étais pas assez bien pour reprendre les contacts. J’indiquais simplement que la situation avait été difficile pour moi en Haïti et que je n’avais pas « réussi » là-bas. Mais ce n’était que partiellement vrai, ajoutais-je. Car durant mes huit ans en Haiti j’avais accompli quand même pas mal de choses :
1) J’avais complété ma thèse de doctorat tout en travaillant et donc obtenu mon diplôme.
2) J’avais publié un livre : L’Enfant Haitien et le Bilinguisme
3) J’avais travaillé pour des organismes internationaux
4) J’avais obtenu une bourse d’études post-doctorales
5) J’avais travaillé à la section pré-scolaire du Ministère de l’Education Nationale.
6) Et j’avais continué à élever mes deux enfants tout en aidant mon mari dans sa carrière politique, ce qui était très difficile et compliqué étant donné que j’étais très seule, sans ma famille…

Posted February 21, 2012 by maryseroumain7 in Uncategorized

LE RETOUR A LA SOURCE – RECIT AUTOBIOGRAPHIQUE – CHAPTER XVII   2 comments

DIX-SEPT
Grâce à l’internet, on peut facilement rentrer en contact avec les gens. Il suffit d’avoir leur adresse e-mail.

J’écrivis à mon ancien collègue E. Avant mon départ pour Haïti, je travaillais avec lui au Département d’Education. Maintenant, il occupe une position importante dans le secteur privé. Il peut certainement m’aider à trouver de l’emploi.

Je lui dis que, comme il a du le savoir, ma famille était retournée en Haïti après la chute du régime des Duvalier, étant donné que nous avons depuis notre jeune âge été impliqués dans la politique. Je suis revenue à New York depuis quelque temps, ayant laissé mon mari en Haïti travaillant dans des conditions difficiles pour arriver à accomplir des objectifs politiques qui seraient bénéfiques pour tous ; notamment par l’instauration de la démocratie chez nous…

Mon ami me répondait qu’il serait heureux de m’aider. Je lui envoyai une copie de mon curriculum vitae. Avais-je ou n’avais-je pas déjà effacé la mention de mon Doctorat en Psychologie ? Je ne sais plus. C’était encombrant : j’étais trop qualifiée sur le plan académique et de mon expérience professionnelle.

J’écrivis aussi à mon ancienne collègue C.

Mon amie Chantal a suggéré que je te contacte concernant ma recherche d’emploi. J’ai entendu les bonnes nouvelles te concernant. Je sais que tu occupes à l’heure actuelle une position de responsabilité importante. La route que Claude et moi nous avons choisie est difficile et notre famille a besoin du support de la communauté. Ta coopération sera grandement appréciée.

C’est bien d’avoir de tes nouvelles, me répondait ma collègue C. J’ai toujours pensé que tu étais encore en Haïti. Je sais que la situation est compliquée donc j’applaudis ton mari pour être ferme dans ses convictions.

Si je suis au courant de positions pour lesquelles tu pourrais passer une entrevue, je te le ferais certainement savoir. Tu peux m’envoyer une copie de ton curriculum vitae. Je ne manquerai pas de le faire parvenir et de te recommender pour un emploi.

J’aimerais discuter avec toi des expériences que tu as eues en Haiti…Je te téléphonerai un de ces jours…

De fait, la nouvelle stratégie marchait. Mes deux contacts principaux répondaient positivement à ma requête. Je pouvais espérer.

Posted February 15, 2012 by maryseroumain7 in Uncategorized

LE RETOUR A LA SOURCE – RECIT AUTOBIOGRAPHIQUE- CHAPITRE XVI   Leave a comment

SEIZE

10 juillet 2003

Je ne suis plus chez ma mère à Flushing. En fait, cela fait quatre ou cinq mois que je suis chez ma fille. 

 

C’est une situation qui est plus plaisante pour moi pour plusieurs raisons : d’abord, ma mère a maintenant 92 ans et, bien sur, elle a beaucoup vieilli ces dernières années.  Mentalement, elle n’est pas une personne heureuse, quoiqu’elle ait accompli pas mal de choses ayant entre autres donné naissance à sept enfants et leur ayant assuré une bonne instruction et une bonne éducation.  Elle a maintenant dix petits enfants et 5 arrières petits-enfants. Cependant, le fait que sa vie active ait pris fin et qu’elle finira un jour par mourir plutôt tôt que tard la rend triste.  C’est un fait aussi que certains d’entre nous ont une vie plutôt difficile et mal réussie et c’est bien sur une raison pour elle d’être inquiète et chagrine. 

 

Il était devenu très difficile pour moi de vivre si près d’elle et d’avoir à l’observer constamment étant donné ces circonstances.

 

La deuxième raison pour laquelle demeurer chez ma fille est une meilleure situation pour moi est qu’elle habite à East Village, un quartier du bas de Manhattan qui est très intéréssant.  Ce quartier est situé à l’Est de Greenwich Village, et des petits restaurants, des cafés, des salles de cinéma aussi bien que des petites boutiques très originales s’y trouvent, faisant d’East Village un lieu haut en activités commerciales et culturelles.  Quand Claude vient visiter la famille, et même quand il n’est pas là, nous pouvons facilement marcher jusqu’au cinéma ou nous pourrions aller au théâtre ou au musée.  Nous allons souvent prendre un « brunch » le dimanche et là, il y a des musiciens de jazz qui jouent de la bonne musique que j’aime.

 

Il y a aussi une bibliothèque au coin de la rue et j’ai emprunté deux livres cette semaine : Al on America du Révérend Al Sharpton et Karen Hunter ; et Coloring the News de William McGowan.  Même si je ne suis pas capable d’acheter les livres que j’aimerais lire, cette bibliothèque va permettre de me tenir informée des publications récentes.

 

Mon plan cependant n’est pas de rester là trop longtemps encore sans travailler. Et à cette fin, je me suis mise à chercher activement de l’emploi. J’ai trouvé des offres sur l’internet et ai envoyé une vingtaine de copies de mon curriculum vitae.  Je n’ai pas eu de succès jusqu’à présent.  J’ai aussi contacté des personnes-clés de la communauté pour requérir leur assistance.  Ces personnes qui ont des positions de responsabilité et ont beaucoup de contacts sont uniquement positionnées pour m’aider.  J’ai beaucoup de confiance dans cette nouvelle stratégie étant donné qu’en ces temps de récession, les recommandations comptent beaucoup.

 

J’ai aussi décidé que je ne resterais pas inactive en attendant le résultat de mes démarches car n’avoir rien à faire me déprime au plus haut point.  Donc, j’ai cherché et j’ai trouvé à faire du bénévolat à L’Alliance Nationale pour les Malades Mentaux, une organisation à but non-lucratif qui est située non loin de l’appartement de ma fille.  Cette organisation aide les malades mentaux et leurs familles à travers des conseils par téléphone, des conférences, un bulletin mensuel etc…Ils font donc un travail important.  La femme qui m’a accordé l’entrevue m’a promis que j’y serais occupée à faire de la recherche sur l’internet pour aider les membres dont les enfants sont dans des classes d’éducation spéciale à se débrouiller avec le système.  J’espère, à travers ce bénévolat obtenir une bonne lettre de recommandation quand j’en aurai besoin d’une.

 

Posted February 8, 2012 by maryseroumain7 in Uncategorized

READ MY INTERVIEW…   Leave a comment

With Katia D. Ulysse on: http://www.voicesfromhaiti.com

Posted February 3, 2012 by maryseroumain7 in Uncategorized