Reconstruire Haïti Après Le Passage de l’Ouragan Mathieu:

La logique à Suivre

Par

Maryse Noël Roumain, Ph.D.

L’ouragan Mathieu vient de passer en Haïti et un bilan partiel des autorités fait état de plusieurs centaines de morts, une vingtaine de blessés, des dégats matériels importants en ce qui concerne l’habitat, les infrastructures, les plantations et le bétail.

L’aide humanitaire – sans doute insuffisante vu l’ampleur du désastre – a déjà été proposée par les agences et les gouvernements concernés – et il nous faut l’organiser pour répondre aux besoins immédiats. Mais, plus fondamentalement, il nous faut reconstruire et ce n’est pas donné.  On pourrait se contenter de réparer les dégats comme on l’a toujours fait dans le passé.

Je propose qu’il nous faut développer une logique ou plus simplement une approche de la reconstruction qui nous permette de résoudre une fois pour toutes les problèmes structurels de développement du pays laissés à l’abandon et à la dérive depuis sa fondation au début du 19^ème siècle.

 

Il s’agit de transformer ce désastre naturel en opportunité de développer notre pays en s’attaquant notamment aux points suivants :

1. LE DEVELOPPEMENT DE L’AGRICULTURE.

Au lieu d’enfermer la population sous des tentes à ne rien faire, la mettre au travail.

On a beaucoup parlé de « production nationale » au cours de la campagne électorale  devant aboutir aux élections présidentielles et législatives du 9 octobre qui n’auront pas lieu à cause de l’ouragan. Le moment est venu de se mettre à la tache. Plantons, récoltons, stockons, transformons et commercialisons nos produits, ne serait-ce que pour notre consommation locale. Développons notre agriculture.  Plantons principalement dans les départements les plus affectés : La Grande Anse, les Nippes, le Sud et le Nord-Ouest et renforçons la culture du riz dans l’Artibonite et ailleurs. Faisons la culture des mangues pour l’exportation.  Réparons et construisons les structures d’irrigation, de drainage, les unités de stockage et de transformation sévèrement touchées et détruites par l’ouragan que nous venons de subir.

2. L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET LA CONSTRUCTION DE NOS INFRASTRUCTURES.

Construisons des routes, des ponts, des ports et des aéroports.  Profitons de ce moment décisif pour faire de toutes ces avenues vétustes, désuètes, obsolètes ou inexistantes des opportunités pour l’emploi et le relèvement de notre territoire. Mettons-nous au travail pour la fondation de ces facilités si importantes pour le transport, les échanges, la communication et la commercialisation tant sur le plan national qu’international.  Améliorons les rapports ville-campagne, entre notre pays et les autres pays. Refaisons ou faisons les routes pour permettre la circulation des systèmes de transport, élément primordial pour garantir le déplacement des personnes et des biens et pour assurer le fonctionnement et le développement de l’économie.

En ce qui concerne l’aménagement du territoire proprement dit, créons une répartition du territoire qui réponde aux conditions climatiques et aux changements climatiques.  Osons penser à la modification géographique du territoire.  Osons penser une politique de logement à la ville comme à la campagne. Penser la gestion des déchets, celle des ressources en eau, des zones côtières et de l’environnement.

En ce qui concerne l’habitat, penser en fonction des aléas naturels comme les inondations provoquées par les ouragans, les déracinements d’arbres provoqués par les rafales de vents.  Oser poser la question est-il concevable d’urbaniser dans des zones inondables et exposées.

Poser le problème de la déforestation et le résoudre.

S’OCCUPER DE L’ELEVAGE

Le bilan partiel de l’ouragan fait état de nombreuses têtes de bétail emportées par les eaux en crue.

L’élevage en Haïti est une activité abandonnée aux paysans qui font ce qu’ils peuvent pour la maintenir.  Il s’agit surtout de l’élevage traditionnel ou familial et non de l’élevage moderne et industriel. Cet élevage traditionnel est rustique et il est pratiqué en dehors de toutes les nouvelles connaissances et techniques.

Or, non seulement l’élevage en Haïti joue un rôle important dans l’emploi et la nutrition, il s’agit d’un secteur très prometteur si on lui confère toutes les attentions nécessaires.

Une bonne politique et des moyens techniques nous permettront de :

• Augmenter l’aviculture
• Augmenter la production d’ovins, de caprins et de lapins
• Avoir des bovins améliorés et adaptés pour la production du lait, et de la viande

Une bonne politique nous permettra aussi de fournir des supports techniques et financiers et d’améliorer les techniques de conservation de cette production comme d’améliorer le dépistage des maladies chez les animaux.

Nous ne pouvons nous passer de la viande, du lait, des œufs pour la consommation locale.  Nous devons nous mettre tout de suite à l’élevage.

(Source : Promodev, Promotion pour le Développement).

L’INDUSTRIALISATION DE LA PECHE

En matière de pêche, les ressources d’Haïti abondent. Cependant cette activité demeure artisanale.

Engager un processus de développement et de transformation de la pêche.

LA POLITIQUE

Nous étions sur la bonne voie avec l’organisation d’élections « honnêtes et démocratiques ».  Continuer le processus le plus rapidement possible quand les conditions sont réunies.

Les objectifs sont :

La reconstruction du pays

De mettre en place les institutions démocratiques

Le développement économique.

LES MOYENS

LES DONS                                   LES PRETS

ENGAGER LA DIASPORA DE FAçON ORGANISéE

AVOIR UNE BANQUE DE DEVELOPPEMENT.

 

7 Octobre 2016.